samedi 29 juin 2013

La sécurité par la connaissance

Initialement publié le 31 janvier 2006 à 03:16:02

On va peut-être m’accuser de faire dans le catastrophisme, mais…

Selden a étudié la question de savoir si des terroristes pouvaient développer une bombe nucléaire, et sa réponse fut positive. […] Au départ ils n’auraient pas besoin de connaître quoi que ce soit sur les armes nucléaires, Selden et Dobson l’avaient prouvé. Il y a suffisamment d’informations sur Internet pour placer les terroristes sur orbite, après quoi ils devront tout de même faire leurs propres calculs de conception.

[…]

Le physicien Ted Taylor, qui clame depuis des décennies que la construction d’une bombe à fission est quasi un travail de garage, a dit en 1987 que même un équipement de potier est utile. Vous pouvez fabriquer du C4 admirablement bien sur un tour de potier. Dans quelle mesure est-ce facile pour un groupe terroriste de fabriquer une bombe ? Très facile, à souligner deux fois. Très facile… répond Taylor.

[…]

Dans son autobiographie, le prix Nobel Luis Alvarez a écrit : […] même un lycéen peut faire une bombe.

[…]

Jay Davis […], durant l’ère Clinton, essaya sans succès de convaincre les laboratoires d’armes de lancer une nouvelle version de l’expérience Énième Pays, cette fois en posant la question de savoir si un groupe terroriste pouvait construire la bombe. Bob Selden pense savoir pourquoi personne ne fut intéressé : lui et Dave Dobson avaient déjà répondu à la question voici quarante ans.

Ça fait peur ? Attendez, ce n’est pas tout.

Il est en effet plus facile de créer et de produire [un virus de grippe espagnole] à partir des informations publiées [sur un site Internet] qu’il ne le serait de créer et de produire une bombe atomique à partir d’un mode d’emploi détaillé (qui n’est pas accessible).

Pire encore, un tel virus pourrait tuer beaucoup, beaucoup plus de personnes qu’une bombe atomique. Explosant dans une ville cette dernière, pourrait tuer jusqu’à un million de personnes alors que le virus ferait des dizaines, voire des centaines de millions de victimes.

La bombe est facile à créer. La grippe espagnole, encore plus.

Que faire ? Prôner la sécurité par la connaissance : propager l’information pour que l’on puisse plus facilement se prémunir d’une éventuellement pandémie. On voit ce que l’absence de communication donne lors des catastrophes naturelles. Il n’y a pas de raison que ce soit mieux pour les catastrophes artificielles.

InternetActu étend un peu plus le débat. On entre finalement dans un questionnement que je qualifierais de philosophique (mais nullement désincarné !) sur la question de l’accès à la connaissance et des implications de la chose. Jusqu’où aller ? Aucune réponse n’est donnée, mais, sans user de formule rhétorique, l’avenir (proche) nous le dira.

Slashdot a un article similaire : Advances in Bio-weaponry. En gros, n’importe qui (everyone and his dog comme dit un commentateur) peut se créer une telle arme, il suffit de matériel de niveau lycée… (les commentaires signalent cependant à quel point il est difficile de propager la chose)

La citation à-peu-près-dans-le-sujet du jour : Si tu ne sais pas, demande. Mais si tu sais, partage.

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