mardi 4 septembre 2012

Suggérer les bonne manières électroniques, oui. Les imposer, non.

À l’époque, il s’agissait très ouvertement pour Microsoft de faire respecter des Device Manners Policy (DMP), c’est-à-dire des DRM dont la fonction est de s’assurer du respect des « bonnes manières » dans les lieux publics. Avec la gestion des DMP, les salles de cinéma pourraient par exemple demander automatiquement aux téléphones mobiles de se mettre en mode silencieux, les musées pourraient interdire aux appareils photos de fonctionner ou de déployer leur flash, les entreprises pourraient interdire la captation d’images ou de son dans les réunions confidentielles, etc, etc. Et ça ne serait pas limité aux appareils portatifs. Microsoft imagine par exemple que les municipalités pourraient faire respecter automatiquement des limitations de vitesse ou obliger à l’allumage des feux dans les tunnels, avions-nous écrit il y a quatre ans.

Apple et Microsoft veulent rendre l’homme bien sage et docile

Je vais m’opposer à l’opinion générale : ces bonnes manières sont une une très bonne chose.

Aussi longtemps que c’est demandé, pas imposé.

C’est peut-être très naïf de croire en la bonne volonté des gens (que voulez-vous, c’est ça d’être un Wikipédiste). Oui, il y aura toujours des resquilleurs. Mais je fais le pari que la majorité des gens sont de bonne volonté.

  • On oublie d’éteindre son portable au cinéma, mais on est d’accord sur le principe.
  • Pour les limitations de vitesse, étant un pays latin, c’est plus délicat, mais une grosse partie de la population est globalement pour, au moins aussi longtemps qu’on a le droit de passer outre (et que l’on est certain que les information de vitesse ne sont pas envoyées en cachette à la police).
  • Enfin, dans le cas du contrôle des fuites d’entreprise ou de manifestations, il me semble fondamental que ce soit l’utilisateur qui décide et non l’entreprise. On est pas loin de l’atteinte à la liberté de la presse, sinon.

Il y a des années, les graphistes ont dû, avec le web, faire le deuil du contrôle du rendu (un page web peut apparaître différemment selon le périphérique, la taille d’écran , la génération du navigateur, le medium de lecture (vue, ouïe, braille…). Voici ce qu’écrivait Mark Newhouse dans Feuilles de Styles en Cascades, Promesse contre Réalité, et un regard vers le Futur en 2002 :

L’utilisateur final aura toujours (et devrait toujours avoir) le dernier mot pour décider comment votre site Web s’affichera dans son navigateur. Pour ceux qui ne peuvent se faire à cette idée, il restera toujours le Flash et le PDF.

Il faut qu’il en aille de même pour les téléphones mobiles (et leur successeurs, les téléphones implantés) : l’utilisateur doit toujours avoir le dernier mot.

De toute manière, et c’est un adage de sécurité informatique, Toute technologie côté client ne pénalise que l’utilisateur honnête. (remplacez honnête par suiveur, si vous préférez). Moralité : mettez-vous l’utilisateur dans la poche. De toute manière, si vous ne le faites pas, vous finirez par perdre.

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